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OUI à la réforme de la Caisse de prévoyance

Informations générales
/
22 octobre 2020
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Interview de Sara Selmi
« Dans cette société, il faut se soutenir, se tirer vers le haut »

Le personnel des services publics était au front pendant la crise du coronavirus. Le travail effectué a été salué par la population. Au début du mois de juin, nous avons rencontré Sara Selmi, anesthésiste à l’HFR et représentante du personnel au sein du Conseil d’administration de l’hôpital.

Comment avez-vous vécu cette crise individuellement et collectivement avec le personnel de l’HFR ?

Je suis infirmière et spécialisée en anesthésie: notre profession a été beaucoup sollicitée. Le COVID a conduit à l’interruption des opérations programmées. Nous avons alors aidé les soins intensifs. Les anesthésistes ont une formation très poussée et les capacités nécessaires pour s’occuper de personnes intubées, avec des grosses pathologies et beaucoup de complications, comme celles qui souffraient du COVID.

L’équipe d’anesthésie est donc sortie de son domaine pour travailler dans un domaine très différent. C’était très déstabilisant, mais nous nous sommes adaptés à ce cadre si particulier, avec des patients en isolement, du stress, de la peur… Il fallait aussi travailler avec une nouvelle équipe et surtout gérer l’incertitude.

Parallèlement, j’ai continué à travailler en anesthésie pour des urgences. J’avais donc différents types d’horaires et beaucoup de travail de nuit. C’était évidemment une période fatigante. Nous étions vraiment au front.

Comment vous vous sentez aujourd’hui, début juin, alors qu’il semble que le plus dur de la crise est derrière nous?

C’est un vrai soulagement d’avoir passé cette période, mais il y a un gros coup de fatigue. Même si on s’attendait encore à pire, la vague a été éprouvante, avec une tension permanente et une très grande exigence d’adaptation. Maintenant, on reprend une activité normale, sans avoir eu le temps de prendre du repos avant la reprise de l’électif et, ça, c’est difficile. Tout le monde le ressent à l’hôpital. J’ai été étonnée de voir des gens que je trouvais très solides, qui ne se plaignent jamais, fatigués jusqu’à en pleurer.

Mais il y a aussi beaucoup de solidarité, donc beaucoup de plaisir: nous sommes restés soudés, nous nous sommes entraidés. Nous avons beaucoup appris durant cette période. Les médecins ont aussi un regard différent à notre égard, en ayant beaucoup de reconnaissance pour notre travail.

Plus personne ne semble souhaiter votre sortie de la LPers. Vous pensez que le regard a changé sur votre travail?

Oui, j’en suis sûr. Avec une telle crise, tout le monde se rend compte que le personnel des soins est le squelette de l’hôpital. C’est le personnel spécialisé qui prodigue les soins, qui travaille dans la proximité des patients. Ce que je vois, depuis 20 ans dans le métier, c’est que ce sont les soignant-e-s, les aide-soignant-e-s, les nettoyeuses et nettoyeurs, les gens de la cuisine… qui font tourner l’hôpital.

Il serait donc risqué pour toutes et tous, pouvoir politique, direction et population, de nous faire sortir de la LPers. La perte d’attractivité du métier aurait de grandes conséquences, non seulement en termes de pénurie de personnel, mais également en termes strictement financiers. Les études montrent que si l’on diminue, ne serait-ce que de quelques heures, les soins que le personnel formé peut apporter aux patient-e-s, ou le nombre d’infirmier-e-s par patient-e-s, les hôpitaux perdent tout de suite plus d’argent que ce qu’ils économisent sur le personnel. La présence de personnel bien formé permet donc aux hôpitaux de faire des économies.

Plus fondamentalement, cette crise a montré le rôle clé des gens qui exercent nos métiers de la santé. Nos professions ont été mises en lumière. La presse nous a accordé beaucoup d’attention. La population a pu se faire une meilleure idée du rôle essentiel du personnel des soins dans les hôpitaux.

Les débats sur la LPers ou sur l’interdiction de la grève ont choqué beaucoup d’entre nous. Ils ont montré une grande méconnaissance du travail de l’infirmier/ère, de nos valeurs… Bien sûr les infirmières ne sont plus des nonnes, mais ce qui est resté c’est qu’on ne laisse jamais tomber un-e collègue ou un-e patient-e. Il y a un vrai danger, si on continue à faire preuve de mépris pour le personnel soignant, que celui-ci perde cette motivation à toute épreuve qui le caractérise.

Êtes-vous fières du travail de vos collègues ces derniers mois?

Dans les soins, nous n’avons pas de fierté personnelle, mais nous avons toujours la volonté de faire correctement notre travail et, dans cette crise, nous avons clairement la satisfaction du travail accompli au service des personnes qui en avaient besoin. Nous avons sauvé des vies, nous avons soulagé des gens, nous avons dû accompagner des personnes qui mourraient.

Quelles sont aujourd’hui vos attentes vis-à-vis des autorités?

Les remerciements qui nous ont été adressés par la population et par les autorités font du bien. Mais je pense que nous avons besoin d’engagements concrets. Nous attendons une meilleure réponse à nos besoins, un soutien, une reconnaissance de notre profession adaptée à la durée de nos études. On attend donc simplement qu’on nous soutienne et qu’on nous défende plutôt qu’on nous attaque.

Pendant la crise du COVID, on a voulu nous faire passer pour des héroïnes. Mais je ne suis pas Wonder Woman. J’aimerais juste qu’on respecte le travail que je fais et que j’ai choisi, qu’on respecte le fait que j’ai des horaires irréguliers, que je travaille la nuit, que la pénibilité est importante. J’aimerais que le travail de nuit soit mieux compensé. J’aimerais que l’engagement des autorités et de la direction porte sur les éléments qui permettent à nos professions de rester attractives afin que des personnes continuent à avoir envie de faire ce métier. Et pour y parvenir, il est vraiment important qu’on nous écoute pour prendre au sérieux nos besoins.

Pensez-vous que les efforts consentis par le personnel durant cette crise ont renforcé l’image du service public?

Il est très difficile de le dire. Mais j’espère, bien sûr, que la population va considérer que l’assainissement de la Caisse de prévoyance est un investissement pour une société qui propose des soins de qualité. J’espère de tout mon cœur que les Fribourgeoises et les Fribourgeois comprennent l’importance des professions du service public pour leur qualité de vie.

Quelle est votre position sur le compromis trouvé pour la caisse de prévoyance?

Dans un monde idéal, nous aurions tous voulu que l’effort de l’État soit plus élevé pour que nous ne perdions pas une partie de nos retraites. Je comprends donc les collaboratrices et les collaborateurs qui se sentent lésés par cet accord. Après, il y a une pesée d’intérêts: souhaitions-nous vraiment que l’État propose un montant qui rende impossible l’accord du Grand Conseil et de la population? Le Grand Conseil a bien montré par ses débats et par son vote – à une écrasante majorité (ndlr.: 93 voix, contre 7 et 6 abstentions) – qu’il trouvait la solution du Conseil d’État équilibrée. C’était un signe essentiel avant le vote populaire.

Comment allez-vous vous y prendre pour convaincre la population?

Je crois qu’il faut continuer d’informer sur l’importance des professions des soins pour leur santé. Si les conditions de travail du personnel soignant sont attaquées, nous allons finir par manquer cruellement de personnes. C’est un fait. Aujourd’hui déjà, une grande partie du personnel formé quitte son travail après cinq ans seulement. À un moment donné, la direction de l’HFR aura des difficultés à recruter du personnel qualifié et ce sera une catastrophe pour le système de santé.

Les conditions de retraites font partie intégrante de l’attractivité de toute profession et, même si, comme je l’ai déjà dit, le personnel soignant fait preuve d’un engagement extraordinaire, on ne peut pas continuer à affaiblir ses conditions de travail, en espérant qu’il continuera à travailler par pur esprit de dévouement, au détriment de ses intérêts et de sa propre santé.

Pour pouvoir fidéliser le personnel, dans tous les secteurs des services publics, il faut investir dans l’avenir et ce vote sur la Caisse de prévoyance est un tel investissement. Il nous fera économiser de l’argent public à moyen et long terme! Nous sommes dans un système de concurrence entre les hôpitaux. Si nous perdons notre personnel formé, nous devrons aller le chercher ailleurs et, soit le coût de ce personnel sera plus élevé, soit nous n’en trouverons pas, ce qui provoquera, comme je l’ai déjà expliqué plus haut, des coûts beaucoup plus importants pour l’hôpital.

Enfin, je dirai aussi qu’il faut avoir une pensée plus solidaire dans notre pays, en arrêtant de toujours opposer le secteur public et le secteur privé. Nous demandons aujourd’hui le soutien de la population dans ce vote. Lors de la crise du COVID, nous n’avons pas hésité une seconde à soutenir cette même population.

Personne, parmi mes collègues, n’hésiterait en outre à soutenir les revendications du personnel du privé en termes de conditions de travail. Dans cette société, il faut se soutenir, se tirer vers le haut. Personne n’a d’intérêt à voir les conditions de travail remises en question.

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